L’ouvrage d’Alain Trannoy et Etienne Wasmer « Le grand retour de la terre dans les patrimoines…. » a donné lieu à débat : note de lecture, 5 à 7.
La lecture de l’ouvrage par Jacques Thisse*, dans « la vie des idées », met plus précisément la valeur du foncier en perspective et interroge les facteurs de la valeur foncière, et de sa hausse. Il complète certains aspects de l’ouvrage et apporte de la matière pour continuer la réflexion.
Extrait :
« (…) Les facteurs de la valeur foncière – et de sa hausse
(…) En y réfléchissant un peu, on conviendra sans peine qu’une « bonne » localisation est importante, que ce soit pour la vie des affaires ou les conditions de vie des ménages. Mais qu’est-ce qu’une « bonne » localisation ? Vient immédiatement à l’esprit la proximité du lieu de travail, celle des services de consommation et de divertissement, des transports en commun, d’équipements collectifs comme les écoles ou les centres hospitaliers, ou enfin la qualité architecturale du quartier.
L’économie urbaine fait l’hypothèse que les occupants potentiels ont une disponibilité à payer qui dépend de leurs revenus, mais aussi de leurs préférences. Le marché foncier fonctionnerait alors selon un système d’enchères où chaque lot est dévolu au plus offrant. Dans ce système, les « bonnes » localisations vont souvent aux plus riches et les plus mauvaises aux plus pauvres. La ségrégation spatiale au sein des villes est alors l’image de la disparité des revenus (Fujita et Thisse, 2003). (…) »