Lecture : Quels effets de la crise sanitaire sur le marché immobilier et sur la politique du logement ?

Auteure : Sabine Baïetto-Beyson, publié par Terra Nova, le 4 mai 2020

1051
Le thing tank Terra Nova a publié à ce jour (12 mai) 38 textes d’analyse de la crise du coronavirus, parmi lesquels une contribution de Sabine Baïetto-Beysson, inspectrice générale honoraire de l’administration du développement durable, présidente de l’Observatoire des Loyers de l’agglomération parisienne et de l’Observatoire régional du foncier d’Île-de-France.

L’ambition de Sabine Baïetto-Beyson n’est pas de tenter une prédiction chiffrée des conséquences de la crise sanitaire sur l’immobilier. Elle se démarque des intérêts professionnels qui, généralement, biaisent les prévisions dans un sens exagérément optimiste. Son propos est de recenser les effets de la crise sanitaire, ainsi qu’à tracer les voies possibles et souhaitables de politiques publiques du logement post-Covid-19.
Pour cela, elle passe en revue les différents segments des marchés immobiliers, en distinguant différents horizons, du très court terme au long terme. Concernant le secteur locatif, du fait de l’ampleur de la crise économique qui se profile, les impayés de loyers vont se développer, surtout dans le secteur social. La construction devrait connaître une contraction des opérations, l’attentisme des ménages incitant les promoteurs à la prudence, avec des répercussions possibles sur l’amont. Sabine Baïetto-Beyson s’arrête plus longuement sur le marché de l’ancien, qui représente l’essentiel. Il pourrait être nettement affecté dans l’après-crise, avec une augmentation des mises en marché, ce qui conduit à la conclusion que « au total, la crise pourrait avoir une conséquence positive : l’assagissement des prix fonciers grâce à un choc de l’offre sous une forme imprévue ».
Elle s’arrête sur la situation des mal-logés, particulièrement affectés par le confinement, sans qu’elle se montre très optimiste, même si la mise en place du revenu universel d’activité pourrait desserrer l’étau. Ses responsabilités actuelles, comme les antérieures, amènent la Haute fonctionnaire à examiner certains volets des politiques publiques, en particulier dans le futur plan de relance économique, pour conclure que « des pans entiers de l’activité économique devront être soutenus par l’État [santé, éducation] en raison de leur caractère stratégique et de l’ampleur des investissements matériels et humains qui pourraient se trouver anéantis en cas de faillite ». Dans ce contexte, seule la poursuite de la rénovation thermique des bâtiments est prioritaire en matière de logement/bâtiment car « la rénovation thermique mérite en effet d’être privilégiée en réponse à la menace d’une crise climatique qui risque d’être au moins aussi lourde de conséquences que la crise sanitaire actuelle ».
Par ici le lien : Télécharger la note d’analyse