Bernard Coloos[1] et Bernard Vorms[2] commencent leur note en prenant des précautions et en appelant à la prudence. « L’ampleur de la crise, qui touche tous les pays et tous les domaines d’activité, rend hasardeuse l’approche isolée d’un seul secteur lorsqu’il s’agit d’envisager les conditions de la reprise de son activité, la contribution qu’il peut apporter à la reprise générale, a fortiori son propre renouvellement. Le caractère inédit de cette hibernation volontaire, qui touche l’économie réelle et non la seule sphère financière, interdit de prendre appui sur des expériences passées pour faire des prévisions. Il faut pourtant tenter de le faire, alors même que pour le secteur du logement, la crise du coronavirus ne révèle rien que l’on ne sache déjà ». C’est donc ce qu’ils font dans la suite de l’article, puisqu’il faut le tenter.
Après avoir esquissé les mesures immédiates pendant la crise puis la reprise de l’activité après le déconfinement, les auteurs se risquent à faire de la prospective dans l’hypothèse qu’ils privilégient, celle d’un retour progressif à la « normale », suivant certains modèles épidémiologiques. Ils mettent en cause l’opinion dominante d’une baisse des prix mais préfèrent se concentrer sur le volume du marché. Du côté des ménages, « rien ne permet de penser que les fondamentaux de l’offre et de la demande de logements avant et après crise, doivent évoluer autrement qu’à la marge ». Toujours à propos des ménages, « à moyen terme, les effets de la crise sur le secteur locatif resteront probablement limités ». Les effets possibles du crédit, des anticipations des acheteurs et vendeurs sont ensuite abordés.
Au moment où la note est écrite, les auteurs notent que les chantiers reprennent, avec des surcoûts d’environ 10 % dus aux contraintes sanitaires (évaluation de la FFB, hors coût de l’arrêt des chantiers), dans le neuf et les travaux dans l’ancien.
La dernière phrase de leur tour d’horizon résume bien leur propos : « dans le secteur du logement, au moins dans un premier temps, le monde d’après risque fort de ressembler au monde d’avant ».
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