Dans ce livre, Anne Lambert présente l’essentiel de sa thèse de 2012 sur le sujet énoncé. Le point central, et qui occupe la plus grande part de l’ouvrage, c’est l’examen, avec sympathie, voire empathie, de la trajectoire résidentielle de 43 ménages qui ont décidé de faire construire dans un lotisse- ment d’une petite ville industrielle du Nord de l’Isère. L’analyse, et de l’histoire de la construction pour chaque ménage, et par les modes de vie repérées, une fois les constructions occupées, tant pour les hommes, les femmes et les enfants, sont très précieuses et remplies de constations faites avec finesse et précision.
Alors l’intérêt de ce corpus permet de laisser de côté la partie consacrée à l’accession à la propriété, qui traite de façon un peu cursive la période d’entre les deux guerres, de considérer que le poids accordé aux dis- cours électoraux aurait mérité d’être confronté aux résultats obtenus dans la réalité, voire de s’étonner de la reprise d’un certain nombre de lieux communs, aujourd’hui forte- ment questionnés, sur le périurbain, et qui semblent d’abord provenir de la doxa courante en 2012. Et la déclaration de principe sur « les rap- ports sociaux de classe, de sexe et de race qui structurent la société française » semble peu étayée par ces analyses concrètes qui méritent d’être lues pour elles-même.