Recul annoncé de la construction

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Il y a un an, les autorités annonçaient un « choc de construction », qui devait tout à la fois,
faire baisser les prix de l’immobilier, par une augmentation brutale des offres, et les chiffres
du chômage, par une multiplication des chantiers. Les données qui viennent d’être publiées au mois d’octobre, sur le troisième trimestre, font au contraire état d’un « grand coup de mou », avec une chute de plus de 10 % en un an (été 2018 par rapport à été 2017), du nombre des autorisations de construire, alors même que les taux d’intérêt demeurent
historiquement bas.

À l’intérieur de ce recul global, une exception remarquable est celle du marché des constructions de résidences secondaires qui, de son côté, augmente de 20,5 %,
alors qu’inversement, le segment qui recule le plus est celui, beaucoup plus important, du logement collectif, avec une baisse de 17,1 %. Un tel écart suggère donc, en outre, un arrière-plan social qui n’est pas neutre. Le recul du nombre des permis de construire ne s’est pas encore traduit en une baisse de l’activité du bâtiment : au contraire, la Fédération nationale du bâtiment continue de se plaindre de la difficulté qu’ont les entreprises
à recruter et de la pression que cela maintient sur les niveaux de salaire. Mais le retournement n’est qu’une question de mois. La reconduite jusque fin 2019 du CITE (« Crédit d’Impôt pour la Transition Énergétique » qui contribue au financement des travaux d’isolation), avec une réduction de la liste des travaux éligibles, ne constituera qu’une maigre consolation.