Il ne s’agit pas d’un ouvrage à scandale. Les auteurs ne visent pas les grands noms de la politique ou de la finance qui bénéficient déjà (si l’on peut dire) de la lumière médiatique. Ils s’intéressent plutôt à la corruption ordinaire, aux passe-droits, aux pots-de-vins, aux embauches de complaisance dans les collectivités locales, aux autorisations administratives entre amis, etc. On est dans la comédie de mœurs plutôt que dans la dénonciation, même si l’enquête journalistique est bien présente.
Évidemment les questions d’urbanisme et d’immobilier ne manquent pas au tableau : modification de PLU dans la dentelle, concessions de plage avec un beau sens de la famille, trucage de marchés publics, vente de terrains municipaux à la femme du maire, subvention versée à une association pour obtenir la libération d’un site par des gens du voyage, agent immobilier poussé à la faute par ses concurrents… Rien de très original, mais souvent de l’inventivité dans la mise en œuvre de ces histoires étrangement provinciales.