Voici un ouvrage collectif ambitieux, puisqu’il souhaite nous présenter le commerce «dans tous ses états». Les titres des trois chapitres témoignent d’ailleurs de ce point de vue particulièrement large : « commerce et espaces », « commerce et acteurs », « commerce et société ». On trouvera éventuellement un l rouge plus circonscrit dans l’introduction : celui de la géographie et donc des dynamiques spatiales liées au commerce.
Au fil des contributions, sont rappelés, notamment : que le modèle centre/périphérie qui structure notre pensée sur l’aménagement et l’urbanisme mérite discussion ; que déterminer un emplacement « optimal » pour un commerce constitue un enjeu autant qu’un casse-tête ; ou encore que l’immobilier commercial est caractérisé par la financiarisation et l’émergence de foncières cotées spécialisées dans le commerce, capables pour certaines d’aménager des quartiers de ville. Autre question qui retiendra l’attention des aménageurs : celle de l’ajustement des temporalités du commerce (horaires d’ouver- ture notamment) avec celles des autres activités quotidiennes. L’ouvrage a les limites des compilations issues d’une série de séminaires. À une enrichissante diversité des points de vue et des thèmes, répond une certaine frugalité des textes. Faire entrer 28 contributions, assez larges dans leurs objectifs respectifs, dans 300 pages ne permet qu’un survol de questions souvent complexes. L’intérêt du livre est donc surtout de rendre accessible (notamment aux urbanistes) un thème, le commerce, souvent placé au second plan, derrière le logement ou les transports.