L’Insee a publié les Comptes de patrimoine 2020 des Comptes de la Nation (Insee Première 1874, octobre 2021). Le tableau ci-dessous est un extrait de ces comptes.
La croissance de la valeur des logements était de 3 % par an entre 2007 et 2017 et celles des terrains bâtis était quasi-nulle durant cette période. Mais depuis 2017 la valeur des terrains bâtis progresse à un rythme rapide : + 5,9 % par an entre 2017 et 2018 et entre 2018 et 2019, puis +15,2% entre 2019 et 2020, soit bien plus que l’inflation.
Les augmentations de la valeur patrimoniale totale se décomposent en un effet volume et un effet prix. Le premier est faible pour les terrains : le volume des sols construits s’accroit d’environ 0,75 % par an. L’essentiel de la progression de 15,2 % depuis 2019 est donc dû aux prix, suggérant que la progression des valeurs immobilières de ces dernières années est à imputer au prix des terrains plus qu’à celui des bâtiments eux-mêmes.
La dernière ligne du tableau montre que les terrains représentent, en 2020, plus de la moitié (50,5%) de la valeur patrimoniale totale des terrains et constructions (celles-ci sont presque exclusivement des logements). Leur part est croissante par rapport à 2019 où elle était de 47,1%. La croissance est également vive pour l’ensemble de l’économie nationale : près de 4 points de plus en un an (de 46,1 à 49,9%).
Retenons également que les terrains supportant des logements représentent plus du quart des actifs totaux des ménages, non financiers et financiers.
Au sens de la Comptabilité nationale, le secteur institutionnel des « Ménages » est composé des ménages, des entrepreneurs individuels et des institutions sans but lucratif au service des ménages. La valeur patrimoniale des terrains et des constructions est égale, pour chacune de ces composantes, à son volume (pour les terrains : leur surface) multiplié par son prix, comptabilisé à son prix de marché. Les comptables nationaux établissent des comptes patrimoniaux à partir de données de prix constatées (mutations de terrains à bâtir) ou estimées (mutations de terrains + bâtiments) et de données de volume (essentiellement : enquête TERUTI du ministère de l’Agriculture).