De Sivens à Notre-Dame-des-Landes, en passant par des sites moins connus tels que Bure (département de la Meuse), les « Zones à Défendre » (détournement de l’acronyme ZAD – Zone d’Aménagement Différé) semblent se multiplier dans l’Hexagone.
Philippe Subra revient dans ce court ouvrage sur le mode de fonctionnement de ces lieux qu’il considère comme révélateurs d’une nouvelle communauté d’intérêt entre, d’un côté, des opposants locaux, agriculteurs ou néo ruraux, à un projet d’aménagement, et de l’autre, des alter- mondialistes, qui voient dans la ZAD l’occasion de lutter contre le néolibéralisme et l’État.
On retiendra aussi la grande diversité des ZAD, qu’il s’agisse de leur taille (de quelques hectares à plusieurs centaines) de leur origine ou des parties prenantes (les agriculteurs sou- tiennent celle de Notre-Dame- des-Landes tandis qu’ils étaient plutôt contre celle de Sivens par exemple).
Mais surtout, c’est la question récurrente de la légitimité de l’action publique versus celle des opposants qui est ici une nouvelle fois posée. Malgré un référendum (certes maquillé en consultation), gagné par les partisans de la construction de l’aéroport de Notre-Dame-des- Landes en juin dernier, la ZAD perdure… « Dans la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, la “lutte se poursuit” malgré la défaite » indiquait le journal Le Monde le 26 juin 2016.