Qui peut sauver la cité ? [Gaëtan Lafrance et Julie Lafrance]

Éd. Multimondes, Québec, 276 pages, 2014.

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L’un travaille sur la planification énergétique et l’analyse des comportements, l’autre sur l’aménagement du territoire et les transports. Ensemble ils s’interrogent sur la ville de l’après-pétrole, sachant que la densité est grande consommatrice d’énergie, même si la réduction des déplacements peut compenser partielle- ment cette surconsommation. L’ouvrage qui problématise la réflexion à partir d’exemples pris, pour l’essentiel, au Canada et aux États-Unis, est d’autant plus instructif pour le lecteur européen. Pour les auteurs, le facteur rare est le temps, bien davantage que l’espace ; et ils observent qu’au Canada et aux États-Unis, seulement 8 % et 11 % des actifs consacrent plus de 90 minutes par jour pour le trajet travail contre 21 % en France et en Angleterre. La problématique de « l’étalement urbain », est inversement quasi absente de la réflexion. L’efficacité des modes de transport, comme celle des formes urbaines, sont jugées au regard de leurs coûts et de l’évolution de ces coûts en fonction du renchérissement différentiel prévisible des différentes catégories d’énergie. La question n’est plus de commenter la lutte entre la voiture individuelle et le transport collectif, ni les mesures à prendre pour favoriser l’un contre l’autre, mais de rechercher à quelles conditions le bus peut devenir plus efficace que le tramway, et de comparer l’efficacité des divers types de motorisation des voitures individuelles. Pour autant, les approches technico-économiques sont loin de monopoliser la réflexion des auteurs. Deux chapitres sont consacrés aux « villes inspirantes » et aux « villes mal aimées » et tentent d’analyser les paramètres de cet amour et de ce désamour.