« 2025 tout en rose » pour être de ce document qui veut inscrire l’action politique dans la longue durée, mais se présente comme une collection de vœux pieux. Cela commence par un tableau montrant que la France est au 18ème rang des « pays de l’OCDE où l’on vit le mieux ». Pour l’auteur, l’objectif est donc de gurer dans les 10 premiers en 2025. Dans quel but ? Par quels moyens ? Pourquoi dans les 10 premiers et pas 3 premiers ? La suite est à l’avenant, très loin d’une étude de prospective mettant en évidence des cohé- rences, analysant les champs du possible, expliquant les choix à opérer.
La liste des souhaits à l’adresse d’un improbable père Noël : atteindre 70 % de participation aux élections législatives, diviser par deux l’illettrisme des adultes, atteindre 90 % de citoyens utilisant Internet, porter à 50 % la part des PME innovantes, etc.
P. 54, « réduire de moitié la progression de l’artificialisation du territoire », on découvre la recette : il suf t de passer de 200 hectares à 100 hectares d’artificialisation par jour. Pourquoi ne pas y avoir pensé plus tôt ? Les « leviers d’action » sont énumérés : édicter des schémas d’aménagement, faire appliquer les directives, développer une fiscalité incitative, soutenir un urbanisme compact. Même topo p. 87 : pour « réduire de 30 % le prix des logements », vous prenez la courbe de progression des prix depuis 1985, vous la prolongez par un pointillé aboutissant en 2035 à la baisse souhaitée et le tour est joué. Là encore, des « leviers » très simples : mettre à disposi- tion du foncier, réduire le coût de la construction et des tran- sactions, rééquilibrer l’offre de logements sociaux. Y ’a plus qu’à.