Ce sont deux grands connaisseurs de la politique du logement qui sortent cet ouvrage plus particulièrement centré sur ses aspects fiscaux. Stigmatisée dans le titre même, la complexité de cette fiscalité résulte d’une longue suc- cession de réformes ponctuelles : il serait presque comique, si ce n’était navrant, de voir depuis plus de trente ans, tous ces ministres ayant tenu à accoler leur nom à de nouveaux dispositifs financiers et fiscaux, censés résoudre une fois encore l’intemporelle « crise du logement ». Comme la plupart des économistes, les auteurs marquent leur préférence générale pour des fiscalités sur la détention ou la propriété plutôt que sur les mutations ou même les plus-values, faisant l’objet de dérogations successives illisibles. Mais de façon plus originale, ils dénoncent les multiples avantages accordés à la « propriété occupante » et à la pénalisation relative du système locatif qui, même en visant les propriétaires bailleurs, touche in fine les locataires, donc les jeunes actifs et ménages les moins fortunés, et qui a pour effet de pénaliser la mobilité de la population et du marché du travail, à l’inverse de ce qui s’observe dans les pays les plus dynamiques.
Depuis 2016, la valeur du foncier augmente dans le patrimoine des ménages
L’Insee a publié les comptes de patrimoine 2018 des Comptes de la Nation (Insee Première 1787, janvier 2020). Le tableau ci-dessus est un extrait de ces comptes, portant sur certaines données du compte des ménages. Relevons que, pour le secteur des Ménages au sens des...