L’ ouvrage n’est pas totalement dépourvu d’intérêt. Il questionne l’objectif des 500 000 logements, la complexité de la fiscalité ou encore la politique du logement social, trop souvent réduite à l’objectif de 25 % de logement locatif social dans le parc.
«L’enfer du logement est pavé de bonnes intentions » nous dit le résumé de la 4e de couverture. Que dire d’auteurs qui, en 130 pages, cherchent à répondre à une question sur laquelle beau- coup avant eux ont réfléchi ?
L’ouvrage est riche, parfois intéressant, et aussi souvent agaçant, notamment quand il tombe dans le simplisme ou la contradiction.
Certaines affirmations auraient ainsi mérité de la nuance, comme l’idée que les pauvres seraient malheureux s’ils vivaient avenue Montaigne à Paris (p. 88) : on comprend où les auteurs veulent en venir, mais il aurait fallu nuan- cer, expliquer que dans certains cas (et seulement dans certains cas), les ménages pauvres privi- légient leurs réseaux de relation locaux à un changement de quartier.
Sur la hausse des prix, comment dire à la fois : 1/ qu’il faut« créer un choc d’offre » (p. 13), 2/ que l’envolée historique des prix de l’immobilier (qui a concerné toute la France) n’est pas la résultante d’un déséquilibre offre/ demande (p. 25) – car dans ce cas, quel effet attendre d’une augmentation de l’offre ? –, 3/ que sur « un marché libre, les prix s’auto-régulent » (p. 77), etc. Les auteurs se prennent le pied dans le tapis de la «loi de l’offre et de la demande ». Alors qu’ils auraient simplement pu éviter de cher- cher à justifier leur discours par des références approximatives à la théorie standard en économie.