Directeur de 2000 à 2008 de l’un des plus importants laboratoires de recherche sur les territoires (le LATTS), puis directeur jusqu’en 2022 de l’agence d’urbanisme Bordeaux-Aquitaine, actuellement président de l’école urbaine de Sciences-Po Paris, Jean-Marc Offner est une voix qui compte dans le monde de l’urbanisme.
Il a publié en août dernier, dans la revue Urbanisme, un texte de critique radicale du ZAN, critique reposant sur le constat que la nécessaire gouvernance des sols doit prendre en compte une grande diversité d’objectifs, en partie contradictoires entre eux. Dès lors, prétendre les poursuivre par un indicateur unique et binaire — artificialisé / non-artificialisé— aboutit à ce qu’il désigne comme « l’impasse légaliste de l’arithmétique foncière ». Fonciers en débat avait signalé à ses lecteurs ce texte important, qui recoupait sur bien des points des observations déjà faites dans ses colonnes par différents auteurs.
Tout récemment, J.M.Offner vient de compléter son analyse avec un nouvel article, toujours publié sur le site d’Urbanisme: Saison 2: un mode d’emploi alternatif du « zéro artificialisation nette ». Sans atténuer sa critique précédente, il y prend acte de ce que le ZAN est un coup parti, incorporé à la loi. Dès lors son propos glisse vers le comment faire avec. Comment dans ce cadre viser les multiples objectifs qui doivent être assignés à cette gouvernance des sols et préparer les arbitrages subtils qu’elle requière ? Parmi ses préconisations dérangeantes retenons celle de réintégrer l’espace agricole dans la réflexion, tant il est concerné par ce que l’on entend poursuivre avec le ZAN. Ou encore, un new deal pour le périurbain dont « c’est le réagencement, non la disparition, qui s’avère stratégique pour la transition écologique ».
Fonciers en débat accueillera évidemment avec un intérêt particulier les réactions suscitées par ces textes importants.