« Décroissance territoriale et déprise foncière »
(Grenoble, 5 et 6 avril 2018)
Dans un certain nombre de centres de villes moyennes et petites, l’immobilier et le foncier sont directement affectés par un processus de déprise souvent cumulatif: logements vacants, commerces qui ferment, terrains à l’abandon, équipements surdimensionnés. La baisse des valeurs foncières provoque une série de problèmes spécifiques sur lesquels les outils habituels de l’aménagement demeurent sans prise et qui échappent même aux catégories conceptuelles des aménageurs.
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De nouvelles politiques urbaines doivent être imaginées pour répondre au désarroi des populations locales qui voient leur cadre de vie leur échapper.
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Ces dernières années, on a certes vu se multiplier les études sur les villes en décroissance, mais le diagnostic n’est jamais simple. Les facteurs des crises urbaines sont multiples et ils interfèrent: démographie vieillissante, départ des jeunes ménages, concurrence des pôles commerciaux périphériques, enclavement et éloignement de métropoles dynamiques, spécialisations industrielles en déclin, concurrence de pays émergents, etc. Cette complexité appelle à la confrontation des analyses conduites dans le cadre de différentes disciplines (économie, géographie, sociologie, urbanisme…).
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De nouvelles manières de gérer la décroissance doivent être trouvées par les élus, les urbanistes, les aménageurs et les opérateurs pour adapter les politiques urbaines, l’aménagement foncier, les plans d’urbanisme à ces nouvelles réalités. Il est temps, aussi, de se demander si des opportunités inédites ne pourraient pas naître de cette
« déprime foncière », permettant de réaliser des aménagements vertueux sur le plan écologique, économique ou social, ou des expérimentations temporaires innovantes.
PROGRAMME
avec l’accueil et le soutien du laboratoire
Jeudi 5 avril
Accueil : Anne-laure Amilhat-Szary, directrice du laboratoire PACTE de l’université de Grenoble
Introduction : Sylvie Duvillard, Laboratoire PACTE
» Identification des espaces en déprise et réflexions sur les conditions foncières »
Jean Cavailhes, Mohamed Hilal (UMR Cesaer INRA-Agrosup Dijon), « Les marchés fonciers des villes moyennes sous l’influence (ou non) de la métropolisation du territoire ».
Alexandre Coulondre (Labex Futurs urbains), Jean-Louis Fournier (Métropole de Bordeaux), « Les métropoles en croissance sont-elles dénuées de toutes formes de décroissance? Le cas d’une typologie » des micro-marchés du logement à Bordeaux Métropole
« La vacance de logements »
Vendredi 6 avril
« Le contexte des marchés immobiliers »
« Planifier en situation de décroissance »
Catherine Araud Ruyant (Agence d’urbanisme de Saint Etienne), « Changer de logique et cibler sur la requalification du parc de logement existant et le besoin de démolir. Exemple de la Métropole Stéphanoise sur les marchés stéphanois »
François Tacquard, Alexandre Marguery (Communauté de communes de la Vallée de Saint-Amarin, SCoT PETR du Pays Thur Doller), « Politique de rachat public de l’ensemble des friches industrielles dans une vallée des hautes Vosges, avec reconversion en hôtel d’entreprises, en habitat et en culture, sans démolition »
« Des exemples de revitalisation »
Claire Bourgeois (CERF Auvergne Rhône-Alpes), « Usages alternatifs sur les friches hors marché »
Lecticia Souquet (EPF Bretagne), « La démarche expérimentale de revitalisation des centre-bourgs en Bretagne »
Déjeuner
« D’autres visions de la déprise foncière »
Eric Charmes (ENTPE), « La revanche des campagnes »
Kouakou Valentin Kra (Université Alassane Ouattara, Côte d’Ivoire), « Déprise foncière induite par la décroissance urbaine en Côte d’Ivoire : cas de Yamoussoukro »
« Les outils de revitalisation »
Jean-Michel Roux (Transversal), Marchés immobiliers/fonciers déprimés : repérage et outils d’intervention
Raphaël Boutin Kuhlmann (Villages vivants), Vacance commerciale et revitalisation des centres-bourgs: Villages Vivants, une foncière citoyenne pour les commerces de proximité.
Pauline Chavassieux (EVS-ISTHME / GRF Transformation ENSA Saint-Etienne), – La gestion des espaces délaissés dans les villes en décroissance : l’exemple de Saint-Etienne.
Conclusion : Sonia Guelton (Fonciers en débat, Lab’Urba)
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