Résumé de l’auteur/e. Cette recherche qui porte sur « Parenté et patrimoine foncier chez les Bena Mambwe de la République démocratique du Congo autour des rites de réappropriation de la dépouille de l’épouse par son lignage » met au devant le rôle fonctionnel du lignage au sein de cette population. Pour celle-ci, en effet, le lignage est perçu comme une nation en miniature. En tant que telle, elle confère à tous ses membres, à la fois nationalité et citoyenneté indissolubles. C’est là, toute l’originalité de cette recherche doctorale qui fait ressortir toute la valeur sur laquelle se fondent la vie et la survie de cette population. Autrement dit, en ne perpétuant pas la pratique de réappropriation et de rapatriement de la dépouille d’une épousée, en rapport avec sa parenté et le domaine foncier de son lignage équivaut au rejet et au reniement de sa tradition plusieurs fois séculaires et, partant, le refus d’octroyer, ad mortem, une identité à la « ngazi » et donc une rupture avec sa vision du monde, c’est-à-dire une méconnaissance de son héritage traditionnel. Marcel Mauss n’a-t-il pas préconisé, en son temps, que les faits sociaux étaient totaux et globaux ? Il en est ainsi pour les Bena Mambwe, de la parenté et du patrimoine foncier tout comme du rite de réappropriation et de rapatriement de précieux restes d’une épousée qui meurt en dehors de son lignage. Voilà pourquoi les Mambwe tiennent à ce qu’ils soient regardés comme une totalité dans le fonctionnement de son système et de tous ses sous-systèmes, jaloux qu’ils sont des acquis de leur passée ancestral.
Mots-clés | Propriété foncière, mort, culte, rites et cérémonies funéraires, sociologie de la mort, citoyenneté, systèmes de parenté, Congo |
Université | Paris 7 |
Discipline | Anthropologie et sociologie |
Date | 2014 |
Directeur/trice de thèse | Françoise Lestage |