Résumé de l’auteur/e. Comment fonctionne l’État au Sénégal ? Ce travail répond à cette question à travers une ethnographie de l’accès à l’eau basée principalement dans la région centre du pays et, plus particulièrement, dans la région administrative de Kaolack. L’accès aux ressources naturelles comme porte d’entrée vers l’organisation sociale et politique d’un espace constitue aujourd’hui un classique de la démarche anthropologique. De même, les chercheurs travaillant sur les droits fonciers sont souvent partis des conflits entre les hommes au sujet de la terre pour explorer les répertoires locaux d’appartenance, de légitimité politique et d’autorité publique sur lesquels se fondent les sociétés locales. Je revisite ici cette posture en troquant la terre contre l’eau et en ouvrant les frontières de la recherche : de la société villageoise à la figure de l’État. Mon travail interroge ainsi sur le processus de formation de l’État au carrefour de l’anthropologie politique, de l’anthropologie juridique et de l’anthropologie du développement. Le forage hydraulique constitue aujourd’hui l’un des moyens principaux au travers duquel les citoyens des régions rurales du pays accèdent à l’eau potable. Ma recherche s’organise autour des dysfonctionnements techniques que connaît ce type d’installation. Cette « entrée par la panne » me permet de questionner les processus au travers desquels se négocient et se construisent autorité publique et légitimité politique dans un espace donné. Observer la (non) circulation de l’eau permet de questionner ainsi les multiples registres normatifs – formels ou informels – qui définissent l’action publique au Sénégal. Dans ce sens, le forage apparaît comme un lieu de l’État et pour l’État. À ce dernier, le forage permet de se construire et de se reproduire sur son territoire. Au chercheur, il permet de répondre aux questions : comment penser l’État ?
Mots-clés | Ethnologie, Sénégal, droit à l’eau, Etat, bureaucratie |
Articles/WP
liés à la thèse |
Gomez-Temesio, Veronica, 2015 [à paraître]. “‘Who’s Going to Give us Water ?’ Sons of the Soil, Water Access and the Production of Citizenship in Senegal.” Society & Natural Resources.
Gomez-Temesio, Veronica, 2013. « Le sourcier du village est cadre à Dakar. La circulation de l’eau au Sénégal entre privatisation et attachement au terroir. » Journal des Anthropologues, 132-133:197-218. |
CV de
l’auteur/e |
http://triangle.ens-lyon.fr/spip.php?article4762 |
Université | Paris EHESS |
Discipline | Anthropologie sociale et ethnologie |
Date soutenance | 2014 |
Directeur/trice de thèse | Giorgio Blundo |