Cette thèse porte sur le contexte foncier à Madagascar et la nature des rapports qui en découlent entre les multinationales, l’État malgache et les paysans dans la région Analanjirofo. L’enjeu est d’étudier les deux formules de droit foncier qui ont été mises en place successivement à Madagascar depuis 2008 et la façon dont elles ont influé sur la vie des agriculteurs locaux qui, pour la plupart, exploitaient jusqu’à présent des terres immatriculées au nom d’anciens colons ou n’avaient pas mis à jour leurs titres fonciers. Il a été ainsi saisi non seulement les pratiques foncières avant et après les réformes entreprises par l’État malgache, mais aussi les limites de ces réformes et les points d’achoppement de cette politique inédite à Madagascar. L’état des lieux concerne des terres agricoles malgaches faisant l’objet ou non de cession par l’État malgache aux investisseurs nationaux et étrangers depuis la mise en place de la réforme foncière dans un contexte où les terres agricoles deviennent de plus en plus rares et chères et où la spéculation foncière devient plus que jamais un moyen de s’enrichir, le but de ces investisseurs étant de pratiquer une agriculture extensive sur des terres qu’ils auront acquises en dehors de leurs territoires d’origine. Dès lors, le foncier s’est retrouvé au cœur des stratégies d’investissement de ces multinationales. C’est dans ce cadre que, depuis 2008, Madagascar est devenu l’un des pays cibles des achats de terres agricoles et minières par des investisseurs internationaux, alors même que Madagascar rencontre des problèmes de sécurité alimentaire, les agriculteurs locaux ne produisant pas assez pour couvrir les besoins alimentaires de la population malgache. Il s’agit de considérer simultanément les intérêts fonciers des agriculteurs locaux, de l’État malgache et des investisseurs étrangers. La deuxième partie précise le contexte local particulier dû au non achèvement de la réforme foncière et à son caractère partiel, cette réforme n’intéresse finalement qu’une partie des terrains dans une commune donnée. La mise en place très partielle de guichets fonciers censés permettre aux agriculteurs locaux d’officialiser leurs biens fonciers se retrouve contemporaine de l’attribution par l’État de terres aux investisseurs étrangers. Cette partie revient sur l’absence d’adhésion effective de la population à la réforme foncière et sur le sentiment d’insécurité foncière qui règne au sein de la population qui se retrouve confrontée à une forme d’accaparement des terres par les investisseurs étrangers dans un climat de confusion entretenu par des statuts juridiques contradictoires des terres, le droit coutumier coexistant avec les guichets fonciers et la cession de terres par l’État aux investisseurs étrangers. Ainsi, pour les agriculteurs locaux, l’accaparement des terres devient un enjeu principal de la réforme foncière. Dans un troisième temps, la thèse va s’attacher à mettre en évidence le contexte dans lequel s’installent les investisseurs étrangers à Madagascar et à montrer pourquoi ces investissements réalisés à des fins de développement les conduisent finalement à une forme d’accaparement des terres. Elle va montrer également les rapports teintés de défiance entre les agriculteurs locaux et les investisseurs étrangers et la perte de confiance des agriculteurs envers l’État malgache, perçu comme manipulateur car utilisant les investissements étrangers pour s’enrichir. Une solution consisterait à, selon la formule consacrée, « donner du temps au temps », en laissant s’appliquer de manière complète et définitive la réforme foncière des guichets fonciers, sans laquelle les paysans sont, de toute évidence, démunis face à l’aspect de la mondialisation que sont les investissements étrangers.
Université
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Amiens
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Discipline
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Géographie
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Date soutenance
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08-06-2017
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Directeur/trice de thèse
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Articles/WP liés à la thèse
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Léa Fabienne Randriamahafaly-Rasolo, Accaparement des terres en Afrique : cas de Mananara-Nord Madagascar, région Analanjirofo Madagascar, Historiens et Géographes n° 435, p. 42. |