Observer et connaître les zones d’activités économique [Cerema, Territoires et ville]

collectif 2017, collection « Expériences et pratiques », 67 p. + annexes

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À la suite des précédentes publications concernant les zones d’activité économiques et les espaces commerciaux ciblées sur la question de la requalification, le Cerema publie un nouvel ouvrage sur « un état des lieux des pratiques sur la connaissance des ZAE et sur la façon dont elles réinterrogent leur fonctionne-ment et leur aménagement ». En s’appuyant sur six expériences françaises d’observatoire, il apporte des enseignements et des recommandations pour mieux connaître les Zones d’activités économiques (ZAE), avec un volet important concernant leur occupation foncière. Les éléments d’observation portent essentiellement sur les caractéristiques des implantations d’activités (emplois et type d’activités), sur les surfaces disponibles en ZAE et sur l’impact de ces implantations sur l’économie territoriale et l’environnement. Ils répondent à des besoins très opérationnels d’attractivité des entreprises sur le territoire (ou marketing territorial), de reconversion de friches ou de rationalisation de la consommation foncière. L’ouvrage a le mérite de s’intéresser à un sujet rare-ment traité, celui du choix des espaces à affecter aux activités économiques. C’est un sujet qui devient essentiel dans beaucoup d’agglomérations, qu’il s’agisse de faire face à des demandes d’implantations nouvelles ou, au contraire, de reconvertir à de nouveaux usages, des espaces économiques devenus obsolètes. L’ouvrage s’intéresse aussi à la consommation d’espace et à l’impact pour le développement durable de ces espaces, un vrai apport relativement aux préoccupations présentes, mission institutionnelle du Cerema oblige… L’ouvrage répond aux critères des publications du Cerema : analyses et préconisations de « bonnes pratiques » méthodologiquement argumentées et illustrées de façon très opérationnelle, rigueur et pertinence des propos qui rendent compte d’une vraie expertise. Le regard critique porté sur les expériences citées soulève les biais que peuvent introduire les choix réalisés, en particulier dans l’utilisation des données, et les limites posées par des alliances d’acteurs orientées ou non pérennes.Pourtant le statut de l’ouvrage est ambigu. Il est annoncé comme « un état des lieux des pratiques sur la connaissance des ZAE et de la façon dont elles réinterrogent les ZAE dans leur fonctionnement et leur aménagement ». Il ne se veut pas une suite monographique de cas réussis, bien que de longs développements portent sur l’historique de la création de chaque observatoire, qui finalement n’ont pas grand-chose à voir avec le sujet. Il n’est pas non plus complètement un document de conseil : un seul chapitre de synthèse (sur 8) est consacré aux conditions de mise en œuvre des dispositifs utiles pour répondre aux préoccupations des politiques publiques. On regrette finalement, qu’il ne caractérise pas complètement la spécificité des zones d’activités économiques : les indicateurs fonciers y sont-ils différents de ceux mobilisés pour l’occupation résidentielle ? Les difficultés de langage, d’organisation des partenariats, de mobilisation d’informations sont propres à tous les observatoires. Sont-elles plus délicates à surmonter ? Plus que les acteurs, il semble que les tensions naissent des enjeux territoriaux associés, les uns cherchant l’implantation optimale à bas prix tandis que les autres poursuivant des cohérences territoriales et la gestion des temporalités. Une autre difficulté semble tenir à la grande diversité des occupations par l’activité économique, qui ne satisfait pas une observation uni-fiée. Elle est sous-jacente dans les propos. On attend un référentiel des besoins fonciers évoqués et des caractéristiques de l’offre.