Caractériser le paysage dans l’analyse des facteurs de l’urbanisation : méthodologie et illustration pour l’aire urbaine d’Angers

    (), 528 529, 109–128. doi: 10.24187/ecostat.2021.528d.2062

    Abstract (authors) : En France comme en Europe ou en Amérique du Nord, l’essentiel de l’accroissement de l’emprise des villes au sol se fait sur les terres à usage agricole. Dans cet article, les auteurs mesurent l’urbanisation à travers la conversion d’une parcelle initialement dévolue à un usage agricole ou forestier vers un usage dit urbain. Ils proposent une modélisation incluant une caractérisation du sol à la fois dans ses dimensions économiques et physiques, et qui mobilise aussi des variables de perception du paysage. En effet, la littérature empirique sur la formation du prix des terres agricoles, du prix des terres urbaines et des déterminants des changements d’affectation du sol, elle ne rend pas compte de la dimension « culturelle » du cadre de vie qui fonde l’analyse du paysage en géographie. Pour cela, Ils développent une approche en deux étapes consistant à estimer une probabilité d’urbanisation puis à prendre en compte son incertitude à l’aide d’une méthode de méta-régression interne. Les descripteurs du paysage, construits à partir d’une analyse textuelle des Atlas de Paysage, sont introduits dans cette seconde étape. L’application qui en est faite sur l’aire urbaine d’Angers montre l’importance de ces éléments pour l’analyse de l’urbanisation. Les résultats montrent l’importance relative des facteurs de l’urbanisation identifiés dans la littérature. Dans le cas de l’aire urbaine d’Angers, la probabilité d’urbanisation dépend de la proximité au centre d’emploi et aux infrastructures de transport mais également du cadre de vie et des externalités de voisinage. La probabilité conditionnelle qu’un lieu donné soit urbanisé est significativement fonction de son appartenance à une unité paysagère. Ainsi les territoires décrits par une richesse plus grande en matière agricole, politique, sociétale, et donc plus susceptibles de produire les aménités associées, semblent être plus recherchés par les ménages. La prise en compte de la dimension sensible des paysages, au‑delà de leurs caractéristiques physiques, offre ainsi une voie pour mieux comprendre les choix de localisation résidentielle des ménages.

    Lien : https://www.insee.fr/fr/statistiques/6005367?sommaire=6005379