WWF (World Wide Fund for Nature), la célèbre ONG internationale basée en Suisse, qui s’est donné pour tâche la protection de la nature, vient de sortir comme tous les deux ans,
son rapport « Planète vivante ». Le ton en est donné, dès la première page, par son président : « la planète court à sa perte ». En cause : le déclin des populations des espèces sauvages : une baisse de 60 % en à peine plus de quarante ans. Curieuse approche d’un danger pourtant bien réel. Ce n’est pas la planète qui est en danger. Elle a traversé d’autres crises autrement sérieuses, depuis qu’elle a été éjectée du soleil, et elle a
déjà connu cinq fois, la disparition quasi générale de ses espèces animales et végétales. Dans cette nouvelle crise, il existe en réalité, une espèce beaucoup plus menacée que les autres, l’espèce humaine, puisque c’est principalement sa propre niche écologique que l’homme s’emploie à détruire (ainsi, d’après un tout récent rapport de l’organisation mondiale de la santé, la pollution de l’air tue environ 600 000 enfants par an).
Mais les spécialistes de la nature semblent avoir du mal à comprendre qu’ils en font partie. Ils se posent au contraire en patrons de la nature et, croyant bien faire, ils se mettent en position d’inventorier les services qu’elle nous rend et même d’en comptabiliser la valeur. C’est ainsi que dans son dernier rapport, WWF, à la suite de mystérieux calculs comptables à l’échelle planétaire, en vient à estimer que les services rendus par la nature à l’humanité,
se chiffrent à 110 000 milliards d’euros par an, l’équivalent du montant du PIB mondial paraît-il. L’énormité de la somme est sensée nous sensibiliser à l’importance de sa préservation, seul, ce qui vaut cher, méritant d’être préservé. Alors, une question au hasard, combien vaut, pour l’humanité de manière générale, et de manière plus immédiate, pour les éleveurs de moutons en plein air de la région, la récente importation en hélicoptères, d’ourses slovènes dans les Pyrénées ?