Dans une région francilienne en mutation (nouveau schéma de planification, construction du Grand Paris, recomposition intercommunale), la grande couronne et ses habitants ne semblent toujours pas faire l’objet d’une attention particulière. Cette thèse propose d’aller au-delà des discours convenus sur les modes de vie ayant cours sur ces territoires qui, derrière la généralisation du terme de grande couronne, révèlent une complexité invitant à dépasser les clichés auxquels ils sont souvent réduits (le pavillon, la voiture, le jardin). Plutôt que de s’appuyer sur des périmètres déjà établis pour considérer les pratiques et représentations des habitants, il s’agit de réfléchir, à l’inverse, aux modalités de territorialisation de leurs modes de vie, c’est-à-dire de comprendre quels ressorts spécifiques mobilisent ceux-ci pour élaborer un mode de vie le plus conforme possible à leurs besoins et aspirations face à des ressources et caractéristiques territoriales données et quels territoires de vie se donnent alors à voir. Les habitants dont il est ici question sont ceux du Centre Essonne-Seine-Orge (CESO), le territoire d’études de l’Agence d’urbanisme et de développement Essonne-Seine-Orge, au sein de laquelle a été réalisée cette thèse en CIFRE. En nous intéressant de plus près à leur consommation, prise comme partie offrant une compréhension de tout le mode de vie, nous mettrons à l’épreuve un filtre de lecture bien souvent employé à propos des habitants de grande couronne, celui de la contrainte. Au contraire, loin d’être des individus passifs, condamnés à subir les défauts d’un territoire démuni ou mal muni, les habitants du CESO s’affirment au contraire comme des individus agiles face à leurs environs. Mieux encore, ils ne sont pas seulement des habitants qui parviendraient à échapper aux contraintes liées à leurs caractéristiques propres ou celles de leur territoire. L’enquête du terrain permet de proposer une figure hypothétique : celle d’habitants, peut-être plus malins qu’ailleurs parce qu’encouragés, par ces contraintes imaginées ou réelles, à mettre en place d’autres solutions, à recourir à d’autres compétences, à développer d’autres connaissances pour construire des modes de vie se déployant dans des lieux spécifiques davantage conformes à leurs besoins et envies propres.
Université
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Paris Est
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Discipline
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Aménagement de l’espace, Urbanisme
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Date soutenance
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09-01-2017
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Directeur/trice de thèse
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Alain Bourdin
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Articles/WP liés à la thèse
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Pauline Silvestre, Dire pour agir : les mots de la métropole, Metropolitiques, 07/05/2012 |