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Direction(s) :
- Luc Cambrézy
- Elisabeth Dorier
- Université(s) :
- Aix-Marseille
Laboratoire : Laboratoire Population-environnement-développement (Marseille)
Résumé : L'augmentation de la population mondiale nourrit les débats sur l'accès à l'alimentation et interroge le rôle de l'agriculture et du foncier pour accéder à l'autosuffisance alimentaire dont les formes privilégiées dans le système économique mondial dominant sont l'agro-industrie, aux dépens de l'agriculture familiale et la propriété privée, aux dépens des communs. Pourtant, au sein même des organisations financières internationales, ce modèle capitaliste, énergivore et au coût environnemental important est en discussion et des formes hybrides sont encouragées. Dans ce contexte global, cette thèse questionne la stratégie des acquisitions massives de terres par l’agrobusiness comme moyen d’accéder à l’autosuffisance alimentaire au Congo. L'approvisionnement alimentaire de la République du Congo, caractérisée par un faible peuplement rural et une paysannerie déstructurée, dépend depuis les années 1970 des importations grâce aux revenus de la rente pétrolière. Depuis une dizaine d'années, le gouvernement congolais appelle des investisseurs étrangers pour augmenter la production agricole nationale. Parallèlement, une réforme foncière introduisant la titrisation est progressivement mise en place. Malgré les faibles besoins en main-d'œuvre de l'agro-industrie, les entreprises étrangères agricoles suivies obtiennent des rendements médiocres. Le faible peuplement rural, comme la faiblesse de l’agriculture paysanne résultent tous deux des politiques de l’Etat rentier endetté, qui a abandonné ses zones rurales au profit de ses deux pôles politique et économique, Brazzaville et Pointe-Noire, constituant indirectement un frein à l'intensification agricole et au développement local.