Cybergéo (2021), Cybergeo, article 999, 09 décembre 2021
Abstract (authors) : De nombreuses études s’accordent pour montrer l’influence positive des espaces verts sur la qualité de vie des citadins. Alors qu’il existe une prise de conscience croissante de la diversité d’usages des espaces verts en lien avec le bien-être que ces derniers procurent, le rôle du cadre de verdure lui-même a été peu exploré. Cet article vise donc à une meilleure compréhension des liens qui se nouent entre le cadre végétal (les structures de l’espace), les ressentis de la population enquêtée (les structures cognitives) et les valeurs associées audit cadre (les structures sociales). Il explore des méthodes permettant de recueillir les représentations sociocognitives de l’espace végétal. Notre approche consiste à transformer les citadins en "habitants réflexifs", en leur proposant de déambuler le long d’un parcours urbain, de prendre des photographies et de les commenter à l’aide d’un outil numérique (en livrant leurs ressentis, les valeurs attribuées, etc.). Plusieurs types de parcours sont offerts (quartiers centraux vs périphériques…) afin de tester différents degrés d’intégration du végétal au paysage. Nous formulons l’hypothèse que les éléments suivants influencent positivement les ressentis : la prégnance des vues sur le végétal (perspectives…), le "petit végétal" (pot de fleurs…), la bonne connaissance des lieux parcourus, l’habitude d’une proximité à la nature via son lieu d’habitat, ses origines géographiques ou la pratique du jardinage... Inversement, les ressentis négatifs sont plus liés à un environnement qui jure avec le végétal (bruit, déchets…) qu’à une végétation spécifique. Enfin, la grande taille des surfaces végétales n’implique pas que celles-ci soient vues ou appréciées. Cet article ne livre pas (encore) de résultats d’analyse mais propose un protocole d’enquête pour recueillir les représentations individuelles ou collectives de l’espace végétal dans les milieux urbains.
Lien : https://doi.org/10.4000/cybergeo.37842