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(), 2021/2 (N° 738), pp. 22-49

Abstract (authors) : Les politiques urbaines visant l’insertion des populations des quartiers irréguliers des villes africaines ont oscillé entre restructuration in situ et lotissement avec déplacements de populations. À Ouagadougou (Burkina Faso), les politiques de lotissement ont été privilégiées sous le régime sankariste (1983-87) afin de réduire les inégalités et permettre l’accès de tous à la ville. Mais ces quartiers lotis sont devenus des espaces de conquête foncière et de spéculation. Depuis les années 1990, la poursuite des lotissements, dans le contexte de la décentralisation et de politiques néolibérales, a accru inégalités et tensions sociales entraînant leur suspension en 2011. S’est ouverte une période d’incertitude, avec une augmentation de la population dans ces quartiers, leur diversification socio-économique et la consolidation d’initiatives locales. En parallèle, les réponses politiques, soutenues par l’aide internationale, se sont traduites par une restructuration in situ (voirie, services urbains) avec des effets mitigés. L’ouverture démocratique de 2014 constitue une rupture avec un éclatement de l’action publique et l’implication d’une diversité d’acteurs aux intérêts divergents (société civile, promoteurs immobiliers) et des tensions sociales. Les autorités peinent à élaborer une politique d’insertion urbaine durable des habitants des non lotis et limitant leur extension.

Lien : https://www.cairn.info/revue-annales-de-geographie-2021-2-page-22.htm