Espace, Populations, Société (2019), http://journals.openedition.org/eps/9310 ; DOI : https://doi.org/10.4000/eps.9310
Abstract (authors) : L’arrivée à la retraite des générations du baby boom, largement propriétaires, pose la question de la place des personnes âgées sur le marché immobilier résidentiel. Les modèles économiques appuyés sur l’hypothèse de cycle de vie (HCV), fondements théoriques des discours d’asset-based welfare, prédisent une désaccumulation immobilière des personnes âgées. Celle-ci, bien que particulièrement modeste dans le cas français, est empiriquement vérifiée [Laferrère, 2008] au prix cependant d’une insuffisante distinction entre propriétés occupées et biens locatifs. L’étude des transactions immobilières menées dans le Grand Lyon entre 2006 et 2015 permet de mettre en évidence le caractère sélectif sous plusieurs aspects de la désaccumulation immobilière des personnes âgées. On observe tout d’abord un traitement différentiel des biens immobiliers selon leur statut d’occupation. Les biens locatifs sont gérés à la façon d’actifs patrimoniaux à travers une désaccumulation de précaution. À l’inverse, l’attachement particulier des ménages au statut de propriétaire-occupant se traduit par une tendance à la conservation des résidences principales. La sélectivité de la désaccumulation présente également une dimension spatiale. Le marché immobilier lyonnais peut ainsi se découper en trois segments. Les communes occupant le centre de l’agglomération lyonnaise se caractérisent par une plus grande financiarisation des modes de gestion des logements tandis qu’une logique davantage résidentielle domine dans le Nord et l’Ouest. Les territoires de l’Est et du Sud se situent dans une position intermédiaire tout en mettant en jeu des biens de valeur moins élevée. La diversité des formes de désaccumulation permet en cela de souligner l’existence d’écarts spatiaux de validité de modèles comportementaux.
Lien : https://journals.openedition.org/eps/9310
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