Environment and Planning A (2021), Volume 53 Issue 7, October 2021, pp. 1689–1712
Présentation (FED) : Les locations à court terme facilitées par des plateformes en ligne (comme Airbnb) ont récemment fait l'objet d'un débat intense, conduisant de nombreuses municipalités à adopter de nouvelles réglementations visant à contrôler à la fois leur prolifération et les activités des plateformes. Alors que ces réponses politiques varient considérablement d'une ville à l'autre, il existe peu de recherches comparatives pour expliquer cette diversité. Cet article utilise une approche sociologique de l'analyse des politiques publiques pour comparer le processus de politisation, l'action collective autour et la réglementation des locations de courte durée médiatisées par des plateformes (PM-STR) dans trois villes - Barcelone, Paris et Milan. Elles ont été choisies pour représenter les cas les plus dissemblables en termes de résultats réglementaires, à la fois en termes de rigueur (faible à Milan, intermédiaire à Paris, forte à Barcelone) et de choix des secteurs politiques (économie du partage et tourisme à Milan, logement et aménagement du territoire à Paris, urbanisme et tourisme à Barcelone). La comparaison a permis de dégager deux conclusions principales. Premièrement, les différences entre les réglementations peuvent s'expliquer par le type d'acteurs qui ont politisé la question en premier lieu et l'ont encadrée dans un secteur politique spécifique, les instruments politiques préexistants traditionnellement utilisés dans ce secteur et la répartition des compétences entre la ville et les niveaux supérieurs du gouvernement. Deuxièmement, la réglementation fait l'objet d'une mobilisation politique intense de la part de six types d'acteurs aux intérêts opposés : les opérateurs professionnels de STR, les associations d'hôtes ou de "partageurs de maison", l'industrie hôtelière, les associations de résidents ou les mouvements de citoyens, les défenseurs de l'"économie du partage" et les plateformes d'entreprises. Chaque acteur construit des récits différents concernant les PM-STR, revendiquant différents types de droits dans cette politique de régulation controversée.
Abstract (authors) : Short-term rentals facilitated by online platforms (like Airbnb) have recently become a subject of intense debate, leading many city governments to pass new regulations attempting to control both their proliferation and platform activities. While these policy responses vary greatly from city to city, there is little comparative research to explain this diversity. This paper employs a sociological approach to public policy analysis to compare the politicization process, collective action around and regulation of platform-mediated short-term rentals (PM-STR) in three cities – Barcelona, Paris and Milan. They were chosen to represent most-dissimilar cases in terms of regulatory outputs, both in terms of stringency (weak in Milan, intermediate in Paris, strong in Barcelona) and choice of policy sectors (sharing economy and tourism in Milan, housing and land use in Paris, urban planning and tourism in Barcelona). Two main findings emerged from the comparison. First, the differences between regulations can be explained by the type of actors who politicized the issue in the first place and framed it within a specific policy sector, the pre-existing policy instruments traditionally used in that sector and the distribution of competences between the city and higher tiers of government. Second, the regulations remain continuously subject to intense political mobilization by six types of actors with clashing interests: professional STR operators, associations of hosts or ‘home-sharers’, the hotel industry, residents’ associations or citizens’ movements, ‘sharing economy’ advocates and corporate platforms. Each actor constructs different narratives regarding PM-STR, claiming different types of rights in this contentious politics of regulation.
Lien : https://journals.sagepub.com/doi/full/10.1177/0308518X19862286