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(), 112, 4, pp.931-947

Présentation (FED) : Cet article étudie la géographie quotidienne des jeunes adultes et l'importance inégale que l'accessibilité spatiale à une série de services urbains pourrait avoir sur leur santé mentale afin d'identifier ceux qui sont réellement défavorisés. Alors que la littérature sur la vulnérabilité socialement différenciée aux effets de lieu s'est traditionnellement concentrée sur le quartier de résidence, nous considérons les lieux d'activité quotidienne pour explorer si les populations socialement défavorisées sont plus exposées (exposition différentielle) ou plus affectées par (effet différentiel) la faible accessibilité spatiale aux services par rapport à leurs homologues plus favorisés. Les données proviennent de 1 983 jeunes adultes (entre dix-huit et vingt-cinq ans) vivant à Montréal, au Canada. Les auteurs ont observé que les jeunes adultes moins éduqués avaient une accessibilité spatiale aux services dans leur espace d'activité inférieure à celle de leurs homologues plus éduqués, mais aussi qu'ils étaient plus vulnérables à un nombre inférieur de services dans leur environnement : Une plus faible accessibilité aux services dans l'espace d'activité était associée à une moins bonne santé mentale chez les jeunes adultes moins éduqués, mais pas chez les plus éduqués. Les auteurs suggèrent trois mécanismes sociospatiaux liés (1) à l'expérience du lieu, (2) à la flexibilité du comportement spatial et (3) aux règles régissant l'accès réel aux services pour expliquer pourquoi le manque "objectif" de services à proximité des lieux de résidence et d'activité peut représenter un fardeau plus lourd pour les personnes socialement défavorisées.

Abstract (authors) : This article investigates everyday geography of young adults and the unequal importance that spatial accessibility to a range of urban services might have for their mental health to identify those who are truly disadvantaged. Whereas the literature on the socially differentiated vulnerability to place effects has traditionally focused on the neighborhood of residence, we consider daily activity locations to explore whether socially disadvantaged populations are more exposed to (differential exposure) or more affected by (differential effect) low spatial accessibility to services compared to their more advantaged counterparts. Data came from 1,983 young adults (between eighteen and twenty-five years old) living in Montreal, Canada. We observed that less educated young adults had lower spatial accessibility to services in their activity space than their more educated counterparts but also that they were more vulnerable to having lower numbers of services in their surroundings: Lower service accessibility in the activity space was associated with poorer mental health among less educated young adults but not among the more educated. We suggest three sociospatial mechanisms related to (1) place experiences, (2) flexibility in spatial behavior, and (3) rules regulating actual access to services to explore why the “objective” lack of services close to residential and activity locations might represent a greater burden to more socially disadvantaged people.

Lien : https://doi.org/10.1080/24694452.2021.1940824