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    (), Volume 115, April 2022, 106000

    Présentation (FED) : ). Depuis les années 1970, la région du Sahel a été frappée par de graves sécheresses qui ont fait souffrir les populations. Les scientifiques ont également observé une baisse des précipitations entraînant la désertification de la zone. Dans ce contexte, en 2007, plusieurs États africains ont lancé le projet international de la Grande Muraille Verte (GMV), qui vise à créer une bande de forêt du Sénégal à Djibouti, en traversant des zones essentiellement consacrées au pastoralisme. Les auteurs ont examiné les implications sociales, foncières et environnementales de la GMV au Sénégal, à la lumière des politiques d'intensification pastorale de la zone. L'héritage colonial des forestiers de l'Agence nationale de la Muraille verte du Sénégal qui mettent en œuvre le projet sur le terrain influence la manière dont le reboisement est géré aujourd'hui. Pour comprendre le rapport des populations locales à l'espace affecté par le projet et à leurs ressources, ils ont organisé des ateliers participatifs dans quatre sites d'étude contrastés le long de la portion sénégalaise du tracé de la GMV. Les résultats montrent que les arbres sont d'une grande importance pour les populations locales, qu'elles soient agricoles ou pastorales, mais encore plus dans les zones pastorales. Malgré cela, le discours national et international considère le pastoralisme sahélien et le surpâturage comme de puissants moteurs de la désertification. Le paradoxe est que le surpâturage est lié à la politique publique de densification des forages. En adoptant une approche par les Biens Communs, les auteurs montrent le rôle actuel et passé de l'eau dans la gestion des pâturages, et comment l'accès à l'eau par les forages ne régule plus les pratiques de pâturage. Une approche par les Biens Communs ouvrirait la voie pour aider les acteurs à différents niveaux à favoriser le reverdissement du Sahel.

    Abstract (authors) : ). Since the 1970s, the Sahel region has been struck by severe droughts that has brought suffering to human populations. Scientists also observed declining rainfall leading to desertification in the zone. Against this backdrop, in 2007, several African states launched the international Great Green Wall (GGW) project that aimed to create a strip of forest from Senegal to Djibouti, crossing areas mostly devoted to pastoralism. We examined the social, land tenure and environmental implications of the GGW in Senegal, in the light of policies for pastoral intensification of the zone. The colonial heritage of the foresters from the Senegalese National Green Wall Agency who implement the project on the ground influences how reforestation is managed today. To understand how local populations relate to the space affected by the project and their resources, we organized participatory workshops in four contrasted study sites along the Senegalese portion of the GGW path. Our results show that trees are of great importance for local populations, whether agricultural or pastoral, but even more so in pastoral areas. Despite this, the national and international narrative considers Sahelian pastoralism and overgrazing as strong drivers of desertification. The paradox is that overgrazing is linked to the public policy of boreholes densification. Taking a Commons approach, we show the current and past role played by water in pasture management, and how water accessed by boreholes no longer regulates grazing practices. A Commons approach would pave the way for assisting stakeholders at different levels to favor regreening the Sahel.

    Lien : Coming back to a Commons approach to construct the Great Green Wall in Senegal - ScienceDirect