Résumé (auteur/e). Les espaces forestiers occupent à l’Époque contemporaine, vers 1830 – 1960 un sixième de la partie septentrionale et centrale du Vexin français, petite région du bassin parisien située au nord-ouest de Paris (France). Les espaces forestiers participent à la trame des paysages sous forme de massifs, de bois, de bosquets diversement localisés dans l’espace vexinois. Ils gagnent 1700 ha en cent trente ans, 3 % du territoire. Cette progression inégalement répartie aboutit à une retouche ponctuelle des paysages. Elle résulte d’une succession de boisements et de déboisements mêlés dans le temps et dans l’espace. Les nouveaux espaces forestiers, issus de l’emboisement des délaissés de culture et de plantations, qui constituent 40 % de bois sur la période, contribuent au renouvellement des formations boisées. Ces espaces forestiers sont quasi totalement privés, répartis entre des milliers de propriétaires, partagés de façon inégalitaire. Quelques dizaines en détiennent 60 % de la surface, quelques centaines de moyens et petits en possèdent un quart, des milliers de très petits propriétaires en disposent de moins de 15 %. Des nombreux transferts de propriétés, majoritairement réalisés par transactions produisent des recompositions des propriétés forestières qui ne remettent pas en cause l’architecture d’ensemble des structures foncières. Les propriétaires forestiers sont en majorité des ruraux. Mais, l’exode rural qui touche le Vexin, les transformations de l’agriculture, l’essor de villes bordières et de leurs activités, et surtout la croissance économique et démographique de Paris et de sa banlieue entrainent une réduction du nombre des propriétaires ruraux et de la surface de leurs bois. Les propriétaires citadins, surtout «parisiens» se renforcent en nombre et en surface boisée qui dépasse celle des ruraux au milieu du XXe siècle. Initialement marquée par la proximité, la résidence des propriétaires de bois se dissémine, davantage en Vexin, dans les vallées périphériques, dans toute la région parisienne et le territoire national. Les actifs liés au travail de la terre et à la vie des campagnes régressent en nombre et en surface boisée. Les acteurs de l’économie moderne centrée sur les villes, ainsi que quelques gros agriculteurs renforcent leurs possessions forestières. Les propriétaires forestiers en Vexin sont des propriétaires fonciers dont une partie des fonds est composée de bois. La part des bois est proportionnelle à la dimension des propriétés globales. Elle se renforce pour toutes les catégories foncières. Les valeurs fiscales des bois, nombreuses, révèlent leur diversité. La progression en surface des bois affectés de valeurs hautes est un indice de l’amélioration de la qualité des peuplements, celle des valeurs faibles est un indicateur de l’apparition de nouveaux espaces forestiers. La production sylvicole demeure le principal usage des espaces boisés. Initialement, la production de bois était dévolue principalement à la satisfaction des besoins en bois de feu pour la population locale et en bois d’œuvre pour les activités artisanales. La part de production destinée aux villes voisines et à Paris s’est intensifiée. La diminution de l’utilisation du bois de chauffage et la demande accrue en bois d’œuvre avec la croissance de la région parisienne a favorisé le renforcement des taillis sous futaie et celui des plantations. Les usages sociaux de forêts comme la chasse se renouvellent tandis que d’autres liés au monde urbain apparaissent tels les centres de santé associés aux bois ou les circuits de randonnées qui les parcourent.
Université | Sorbonne Paris Cité |
Discipline | Histoire, histoire de l’art et archéologie. Histoire contemporaine |
Date soutenance | 21/09/2018 |
Directeur/trice de thèse | André Gueslin |
Mots-clés | Usage forestier, forêt, propriétaire forestier, titre de propriété |
Accès en ligne | http://theses.md.univ-paris-diderot.fr/MARTINOT_Jean_Paul_2_complete_20180921.pdf |
Thèmes : forêt, droit de propriété, paysage