En Tunisie, le développement a toujours été une affaire de l’Etat. A travers ses organismes déconcentrés, il veille à l’application de ses programmes aux différentes échelles infranationales. Depuis l’indépendance, ces programmes pour la plupart héritiers des stratégies et politiques nordistes se sont soldés par un échec, en particulier dans les zones difficiles à fortes contraintes naturelles et socio-économiques. La marginalisation longue et profonde couplée à l’incapacité des pouvoirs publics à résoudre les problèmes dans ces zones ont conduit à une révolte populaire dans les zones défavorisées, où les marges de manœuvre et les possibilités de prise de décision par les acteurs locaux sont les plus rétrécies. La révolution reflète la saturation des politiques publiques et la nécessité de laisser libre cours au dynamisme des territoires et des collectivités locales pour penser leur propre développement. Certaines dynamiques territoriales ont, d’ailleurs, réussi à faire leur preuve à travers des mécanismes consensuels de valorisation et de construction des ressources et des richesses. Ainsi, Cette thèse analyse l’émergence des expériences de développement territorial en Tunisie et questionne leurs éléments de force et de faiblesse. Elle permet aussi de réfléchir sur le statut d’aujourd’hui et de demain des territoires et sur le rôle qu’ils devraient jouer dans la réinvention de la pratique du développement. Ce travail propose à cet égard, d’aborder la révolution comme un moment historique et le processus de transition démocratique tel une opportunité à saisir par les territoires pour mettre au service de leurs populations la richesse de leur capital humain et de leurs patrimoines et ressources. L’analyse de terrain, des pratiques des acteurs et des apports de la révolution nous permet d’examiner tous ces aspects.
Thèse : accès en ligne
Université |
Grenoble Alpes |
Discipline |
Géographie |
Date soutenance |
03-05-2017 |
Directeur de thèse |
Bernard Pecqueur |
CV de l’auteur/e |