Cette thèse interroge les mutations de l’habitation dans le cadre des transitions socioécologiques. Ces transitions sont des processus de mutations des sociétés qui visent à diminuer leur empreinte écologique et s’initient par des niches, des transformations marginales. Ce travail s’intéresse ainsi à la transformation en marge de la production de l’habitat et porte sur des initiatives ascendantes impulsées par les habitants qui mettent en place de l’autopromotion ou qui sont impliqués dans des projets de pouvoirs publics. Les « habitats alternatifs » étudiés sont situés en marge du phénomène d’urbanisation, dans les territoires ruraux de moyenne montagne. En effet, dans ces territoires, de nouvelles ruralités émergent à travers l’arrivée de nouveaux habitants soutenue par des structures associatives et favorisée par des politiques publiques incitatives de développement des collectivités locales et des Parcs naturels régionaux. J’interroge ainsi dans ce travail la mise en place de l’habitation écologique dans les territoires ruraux de moyenne montagne dans le cadre des transitions socioécologiques. L’hypothèse générale de ce travail est la suivante : les projets d’ « habitat alternatif » sont le lieu privilégié de l’expérimentation de l’habitation écologique dans les territoires ruraux de moyenne montagne. Je propose ainsi de vérifier cette hypothèse par une approche globale des projets d’ « habitat alternatif » afin de comprendre le système d’habitation écologique mis en place. J’analyse d’abord l’articulation entre acteurs dans le processus de projet et l’utilisation des ressources matérielles, énergétiques et en eau dans la construction et l’usage de ces habitats. J’explore ensuite le déploiement des manières d’habiter dans l’organisation de l’habitat et dans l’espace local par les mobilités. Aborder différents types d’ « habitat alternatif », écohameaux, habitat participatif rural et écolotissement, permet d’abord d’interroger les mutations de l’aménagement des territoires ruraux à partir des initiatives habitantes. Par là même, je mets en évidence les articulations entre les démarches individuelles, les programmes d’accompagnement des réseaux associatifs et les politiques publiques incitatives. Ensuite, par l’approche des marges de la production de l’habitat, j’interroge la contribution des projets d’habitat alternatif à l’habitation écologique des territoires de dispersion bâtie. Je montre l’importance des stratégies collectives pour permettre une sobriété des modes de vie, une utilisation des ressources locales et une mutualisation de l’espace et des biens. Ce travail révèle ainsi une habitation écologique au sein de la dispersion bâtie qui s’appuie sur une autonomie locale et une intégration aux réseaux physiques et virtuels.
Université
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Grenoble Alpes
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Discipline
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Architecture
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Date soutenance
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10-10-2017
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Directeur/trice de thèse
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Anne Coste, Xavier Guillot
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