Résumé (auteur/e). Cette thèse de doctorat en géographie sociale et politique analyse les jeux d’acteurs dans la gouvernance foncière au Cameroun à l’aune des affectations foncières à des fins agro-industrielles qui y prévalent et qui ont pris des proportions ces dernières années suite à la politique économique axée sur l’attractivité des investissements directs étrangers adoptée par les autorités camerounaises dans la perspective du développement. Cette situation a fondamentalement induit une intensification des investissements dans le domaine de l’exploitation des ressources naturelles et spécifiquement de la ressource foncière. Ce qui n’a pas manqué d’attirer l’attention des médias et Ong tant locaux qu’internationaux qui accusent d’accaparement des terres les firmes agricoles étrangères qui y sont actives. Eu égard à ces griefs, le but de cette étude est d’apporter des éléments de clarification sur la situation qui y prévaut vraiment. Car, même si les compagnies agricoles étrangères ayant acquis ou sollicitant des terres au Cameroun ne sont pas vertueuses ; se focaliser sur elles comme étant les princes de la turpitude alors que les acteurs étatiques locaux en charge des politiques publiques en matières foncière seraient, par nature, des parangons de vertu n’est pas la bonne approche. Cette étude trouve son fondement dans le fait que plusieurs catégories d’acteurs aux intérêts divers et variés structurent l’écosystème des transactions foncières agro-industrielles au Cameroun.
Principales conclusions (auteur/e).
- Il est excessif de soutenir que les firmes agricoles étrangères actives au Cameroun se livrent à des accaparements des terres.
- La forte présence des compagnies agricoles étrangères dans le foncier agricole camerounais est la traduction de la politique économique adoptée par l’État camerounais en 2011. En effet, dans le souci de relever les défis économiques auxquels le pays fait face, le Chef de l’État camerounais son excellence Paul Biya, a décidé lors du Comice agro-pastoral tenu à Ebolowa le 17 janvier 2011 de relancer la politique agricole du pays en procédant à son industrialisation. Concrètement il s’agissait pour l’État camerounais de passer d’une agriculture traditionnelle à celle dite de seconde génération. Pour atteindre ses objectifs de développement l’État avait décidé de faire appel aux capitaux extérieurs, notamment par l’adoption d’une politique économique axée sur l’attractivité des investissements directs étrangers comme moteur de la croissance économique. Dans le secteur foncier cette volonté étatique s’est traduite par une instruction présidentielle visant à faciliter l’accès à la terre auxinvestisseurs du secteur agricole.
- Plusieurs catégories d’acteurs aux intérêts divers et variés structurent l’écosystème des transactions foncières agro-industrielles au Cameroun.
- La gouvernance foncière au Cameroun est caractérisée par une inflation législative et l’absence d’une véritable politique foncière.
Université | Lyon |
Discipline | Géographie-Aménagement |
Date soutenance | 11/06/2018 |
Directeur/trice de thèse | Muriel Maillefert, Alain François |
Mots-clés | Gouvernance foncière, concession foncière agro-industrielle, concession de terre, industrie agricole, Cameroun |
Articles/WP liés à la thèse | NNOMENKO’O J.-E. (2019). « Ville durable et gouvernance foncière au Cameroun ». In Revue africaine de responsabilité sociale et de management durable (NGABAN DIBOLEL). Volume 1. https://www.revues.scienceafrique.org › ngabandibolel
NNOMENKO’O J.-E. (2019). « Désordre urbain et crise des politiques de planification urbaine en Afrique subsaharienne : L’exemple de l’occupation anarchique des emprises ferroviaires dans les villes de Yaoundé et Douala au Cameroun ». In Revue africaine de la responsabilité sociale et du management durable (Ngaban Dibolel), Volume 1. https://www.revues.scienceafrique.org › ngabandibolel |
CV de l’auteur/e | Chercheur-associé au laboratoire EVS/CRGA/ UMR-5600. Université Jean Moulin Lyon 3/ Membre du comité scientifique de la Revue africaine de responsabilité sociale et management durable (NGABAN DIBOLEL) |