Résumé de l’auteur/e. La demande croissante pour l’alimentation, l’énergie et lesressources naturelles, combinée à la limitation des ressources et à la libéralisation du commerce sont parmi les facteurs ayant entrainé une nouvelle « ruée sur les terres agricoles » observée depuis quelques années. Alors que certains ont exprimé des inquiétudes sur les implications potentielles de ces projets sur les droits et les moyens de subsistance despopulations rurales des pays en développement, d’autres ont souligné le potentiel de cesopportunités dans la lutte pour la sécurité alimentaire et le développement rural que constituaitces annonces d’investissements dans un secteur longtemps négligé. Cette thèse interroge lacomplexité économique, institutionnelle et sociale des investissements fonciers à grande échelle et leur capacité à engendrer des restructurations agraires et un changement du modèlede développement agricole au Mozambique. En raison de leur fort taux d’échec et des difficultés d’implantation des projets, il apparait que les investissements fonciers à grandeéchelle n’ont pas entrainé une rupture dans les structures agraires locales marquée par unchangement des caractéristiques des exploitations majoritairement productrices dans lesecteur agricole national. En revanche, l’intérêt des investisseurs étrangers tend à influencer les autorités nationales vers une réactivation du modèle de développement agricole quiprévalait après l’Indépendance, c’est-à-dire un secteur agricole dual avec des agriculteurs familiaux marginalisés d’une part et des exploitations agricoles à grande échelle établies avec des investissements étrangers de l’autre. Ainsi, non seulement la grande majorité des agriculteurs familiaux ne bénéficient pas de la dynamique actuelle de projets d’investissement, mais les politiques agricoles et foncières et les mesures de soutien tendent àse détourner d’eux au profit de la facilitation des investissements à grande échelle. Nos résultats remettent en cause la capacité des projets actuels à enclencher une trajectoire de développement agricole capable de répondre aux défis des économies africaines.
Mots-clés |
Contrôle du foncier, agriculture d’entreprise, investissement foncier à grande échelle, restructuration agraire, Mozambique, systèmes agraires |
Accès en ligne |
https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01126967/document |
Articles/WP liés à la thèse |
Mathieu Boche, Ward Anseeuw, Unraveling “land grabbing”: Differentmodels of large-scale land acquisition in Southern Africa, The Land Deal Politics Initiative, WP n°46. Mathieu Boche, Ward Anseeuw, Jean-Jacques Gabas, Land control, agricultural firms and agrarian restructuration: a critical perspective of large scale land based investment projects in Mozambique, The World Bank, Annual World Bank Conference on Land and Poverty: “Linking land tenure and use for shared prosperity”, Washington DC, 23-27 mars 2015. |
Université |
Paris 11 |
Discipline |
Sciences économiques |
Date |
15-12-2014 |
Directeur/trice de thèse |
Jean-Jacques Gabas, Ward Anseeuw |