L’ État américain de l’Oregon a adopté en 1973 le premier périmètre d’urbanisation (Urban Growth Boundary) pour mettre un terme à l’étalement urbain incontrôlé. Depuis cette date, la région métropolitaine de Portland est un modèle de contrôle de l’étalement urbain, « suscitant l ’admiration des uns et la critique des autres ». L’auteur conclut que les données statistiques les plus récentes dressent un portrait nuancé de la situation, qui ne permet pas de trancher défini- tivement le débat. Portland est une métropole largement étalée, où l’automobile est reine ; mais son centre historique a connu un renouvellement résidentiel qui doit beaucoup à la maîtrise de l’étalement urbain. Les effets de la limitation de la croissance urbaine sont aussi la cherté de l’immobilier et la congestion automobile. Si bien que les détracteurs de ce modèle trouvent du grain à moudre, tout autant que ses promoteurs. L’auteur reprend une conclusion de Calthorpe et Fulton : aux États-Unis, « l ’appréciation ou la critique des politiques de lutte contre l’étalement urbain au moyen des péri- mètres d’urbanisation est avant tout un débat philosophique dont la dimension identitaire nous semble trop profonde pour être réductible à des arguments rationnels dans le contexte étasunien : c’est une affaire de croyances ».
« La politique des périmètres d’urbanisation est-elle pertinente ? Le cas de la région métropolitaine de Portland, Oregon » [Jean-Marc Zaninetti]
Cybergéo, article 704, 25 décembre 2014.