Le lobby de l’eau. Pourquoi la gauche noie ses réformes [Marc Laimé]

éd.François Bourin, 406 p, 2014.

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Comme la terre, l’eau est une ressource naturelle et limitée (on ne peut fabriquer ni terre, ni eau supplémentaire). Mais une ressource gratuite qui implique des travaux coûteux pour être rendue accessible et utilisable : VRD (voies et réseaux divers), forages, traitements, stations d’épuration, etc. La protection de la ressource implique une réglementation. La réalisation des travaux, une mise en concurrence et un circuit de financement, pour être rendue plus efficiente. De là découle (c’est le cas de le dire), une problématique originale. L’économie politique de l’eau fait l’objet de deux ouvrages récents, l’un plus économique, l’autre plus politique. Le premier rassemble les contributions d’une quinzaine de spécialistes de six pays, réunis par l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée et l’International Center for Research on Environmental Issues. Le second livre, à la fois moins idéologique et plus polémique, est écrit par un journaliste et sociologue qui a déjà beaucoup enquêté sur le sujet (voir enparticulier:L’eau,pénurie,corruption en 2003 et La bataille de l’eau en 2008). Il nous présente un volumineux réquisitoire contre les deux grands groupes français de l’eau (Véolia, autrefois Compagnie générale des eaux et la Compagnie lyonnaise des Eaux devenue liale de Suez Environnement) qui ont su générer et se partager un marché de 13 milliards d’euros.