Étude de l’étalement urbain et de ses déterminants dans 282 villes européennes. Les auteurs y comparent les sols urbanisés en 1990, en 2000 et en 2006. Ils définissent l’étalement urbain par deux variables (l’artificialisation et la fragmentation des sols) et utilisent des bases de données européennes (Eurostat, Agence européenne de l’environnement, Urban audit, ESPON) pour trois zones, que l’on peut approximativement tra- duire par la ville centre (Core city), sa banlieue (Large urban zone) et le périurbain (Sub-city district). C’est cette dernière qui est retenue pour mesurer l’étalement urbain. Ils pré- sentent un modèle économétrique qui permet de raisonner l’effet de différentes variables toutes choses égales par ailleurs. Ils obtiennent des résultats cohérents avec le modèle d’économie urbaine standard : l’artificialisation des sols est plus forte lorsque la population et sa densité augmentent et que le revenu des ménages est plus élevé, alors que l’agriculture est une force de résistance car le sol est cher dans les régions agricoles intensives (exemple : maraîchage). Les résultats sur la fragmentation sont plus nuancés, suggérant un rôle de la géographie des terrains (altitude, pente). Le manque de don- nées (et de définition homogène) sur les zonages fonciers à l’échelle européenne ne permet malheureusement pas de prendre en compte leurs effets sur l’étalement urbain, sans nul doute réels. En conclusion les auteurs suggèrent que le développement économique est lié à l’étalement urbain et qu’en voulant empêcher ce dernier on freine le premier. Ils pensent également que l’accroissement des valeurs foncières résultant des politiques anti-étalement, peut se traduire par un déplacement de celui-ci, les ménages migrant alors vers des zones encore plus périphériques, là où l’espace disponible est moins rare, et moins cher.
“Determinants of urban sprawl in European cities” [Walid Oueslati, Seraphim Alvanides, Guy Garrod]
Urban Studies, vol. 52(9) 1594–1614